mercredi 2 octobre 2013

« Tsure ga utsu ni narimashite », comment faire face ensemble à la dépression ?

Tsure ga utsu ni narimashite - ツレがうつになりまして。
Aujourd’hui, je vais m’arrêter quelques instants sur un petit film. J’aurais beaucoup de billets à écrire sur des dramas si je devais faire les choses dans l’ordre, mais non, ce sera : Tsure ga utsu ni narimashite (ツレがうつになりまして。), ou My SO Has Got Depression. Écrire sur ce titre me permet en plus de parler de deux acteurs pour lesquels je  commence à avoir une grande… sympathie ?

À noter auparavant que ce film est basé sur un manga de Tenten Hosokawa du même nom (en trois tomes) qui a connu son petit succès et qui avait déjà connu une adaptation en un cours drama de trois épisodes en 2009.

Ce film raconte la vie d’un jeune couple traversant une longue période très difficile à cause de la dépression du mari. Ce dernier Takasaki Mikio, Tsure de son surnom, vit de plus en plus mal sa vie professionnelle et perd progressivement confiance à lui-même. À en devenir malade et dépressif. Son épouse, Takasaki Haruko, ou Haru – une mangaka dont les œuvres ne rencontrent pas le succès escompté – va devoir alors aider son mari.

Sur ce scénario en lui-même, il n’y a pas grand-chose à reprendre ; il est tout de même assez classique et n’est pas surprenant en soi – même s’il y aurait sans doute des choses à redire sur cette maladie qu’est la dépression. Mais je préfère vous laissez vous faire votre propre avis, je vais plus m’attarder sur les acteurs. À mes yeux, la qualité de ce film allait dépendre pour beaucoup de la performance de ces acteurs principaux : Sakai Masato et Miyazaki Aoi.

Tsure ga utsu ni narimashite - ツレがうつになりまして。

Tsure ga utsu ni narimashite - Sakai Masato - 堺雅人
Tsure ga utsu ni narimashite - Sakai Masato - 堺雅人Tsure ga utsu ni narimashite - Sakai Masato - 堺雅人Premièrement, Tsure est donc joué par Sakai Masato (堺雅人). Ce n’est pas n’importe quel acteur. Si vous avez suivi un peu l’actualité dernièrement, vous savez que c’est lui qui a joué le rôle principal dans le archi-populaire Hanzawa Naoki. Très bon drama d’ailleurs, mais j’aurais sans doute l’occasion d’y revenir. J’avais auparavant découvert cet acteur avec Nankyoku Tairiku, série dans laquelle il jouait un second rôle plutôt intéressant et réussi. La révélation vint avec Legal High, un drama judiciaire dans lequel Sakai Masato joue le rôle d’un avocat talentueux mais totalement loufoque. Mais pour être loufoque, ça l’était. Ce fut un véritable coup-de-cœur pour sa prestation !

Ici, il est donc Tsure, un homme qui plonge petit à petit dans la dépression jusqu’à en devenir malade. Ce n’est pas un rôle facile : il faut rendre son personnage crédible, donner vraiment l’air d’être dépressif (si on peut dire ça ainsi) en montrant à la fois ses peurs, mais aussi son envie de s’en sortir. Et, franchement, à mon avis, c’est réussi. On ressent un personnage terriblement tourmenté, perdu, se questionnant sur la raison même de l’utilité de ses actions, et même de son existence. C’est sans compter qu’il aime réellement son épouse et c’est d’autant plus terrible que de se sentir inutile voir même un poids pour la personne qu’il aime et qu’il avait juré de soutenir de toutes ses forces. Mais justement, celles-ci faiblissent…

Tsure ga utsu ni narimashite - Miyazaki Aoi - 宮崎あおい
Tsure ga utsu ni narimashite - Miyazaki Aoi - 宮崎あおいTsure ga utsu ni narimashite - Miyazaki Aoi - 宮崎あおいÀ ses côtés, Miyazaki Aoi (宮崎あおい), son épouse Haru(-san). La première fois que j’ai vu cette jeune actrice, c’était dans le taiga Atsuhime. Pour être exact, elle y avait joué une « princesse » au côté Sakai Masato dans le rôle du jeune shôgun Tokugawa (réputé comme arriéré) auquel elle allait être promise en mariage. N’ayant vu que les dix premiers épisodes de cette série, je ne vais pas trop m’étendre dessus. Cependant, j’imagine que le fait d’avoir réuni ce même duo d’acteurs, dans ce film, ne doit pas être sans lien avec leur prestation commune dans le taiga de 2008. Du peu que j’en ai vu, Miyazaki Aoi m’avait laissé une très bonne impression malgré quelques moments assez poussifs côté scénario. Il faudrait vraiment que je me remette dans Atsuhime (à voir si je patiente jusqu’à la fin de Yae no Sakura).

Pour revenir à nos moutons, c’est tout récemment, c’est avec le drama Going my Home – qui m’a totalement charmé pour la qualité de sa réalisation – que j’ai (re)découvert cette actrice. Elle y offre une magnifique prestation (au côté d’un tout aussi convaincant Abe Hiroshi) dans son rôle de mère qui essaye d’élever seule au mieux son fils dans une petite ville de province. J’aurais sans doute l’occasion de revenir sur ce drama, il y a beaucoup à dire – mais c’est parce que j’ai été « bluffé » que j’ai essayé de chercher quelque chose d’autre à regarder. J’ai trouvé alors Tsure ga utsu ni narimashite, bingo, elle jouait avec Sakai Masato. À noter d’ailleurs qu’on retrouve Miyazaki Aoi beaucoup plus souvent à l’affiche de films que de séries (même si elle a un taiga et un asadora à son actif, tout de même).

Dans Tsure ga utsu ni narimashite, la plus grande qualité dans l’interprétation de Miyazaki Aoi, pour son personnage d’Haru – au-delà du simple fait d’être si attachante par son simple sourire –, est de donner réellement l’impression qu’elle évolue, qu’Haru grandit, qu’elle gagne en maturité en même temps qu’elle aide Tsure à guérir de sa maladie ; « kokoro no kaze ». Ce n’est pas simplement l’histoire d’un homme qui traverse une dépression profonde, c’est surtout l’histoire d’un couple, de deux personnes. D’un beau couple. L’équilibre est bien préservé tout au long du film, et j’ai apprécié cela. Entre Haru et Tsure, il y a une série de beaux moments, de beaux échanges. Haru est la personne qui soutient Tsure, mais elle a également besoin de lui. Et, je trouve que Miyazaki Aoi parvient joliment à jouer cela.

Tsure ga utsu ni narimashite - ツレがうつになりまして。Tsure ga utsu ni narimashite - ツレがうつになりまして。
Tsure ga utsu ni narimashite - ツレがうつになりまして。Tsure ga utsu ni narimashite - ツレがうつになりまして。

Il y a toute une réflexion intéressante autour de ce que doit être un couple ; après, à chacun sa « philosophie » sur cette question assez personnelle. À ce sujet d’ailleurs, j’ai beaucoup apprécié quelques passages très important, notamment vers la fin avec la réunion annuelle de quelques couples s’étant mariés en même temps. Mais j’éviterais de spoiler.

Tsure ga utsu ni narimashite - ツレがうつになりまして。
Igu (et Chibi dans l'aquarium)
Je ne parlerai pas des autres personnages de ce film, pour une raison : c’est qu’ils ne sont là que pour apporter ponctuellement des ingrédients à l’histoire. Il n’y a véritablement que deux personnages – ceux dont je viens de parler.
Allez, trois, si on compte le lézard Igu (oui, c’est vrai il y a la petite tortue Chibi). Car, mine de rien, ce Igu, l’iguane domestique de la maison, sa simple présence apporte beaucoup. C’est assez étrange en fait. Il parait être à la fois spectateur mais aussi acteur dans l’histoire. Une drôle de créature, mais elle fait partie intégrante – à sa manière – de ce film ; il est bien plus qu’une simple mascotte animale.

Tsure ga utsu ni narimashite - ツレがうつになりまして。Tsure ga utsu ni narimashite - ツレがうつになりまして。
Tsure ga utsu ni narimashite - Miyazaki Aoi - 宮崎あおいTsure ga utsu ni narimashite - ツレがうつになりまして。

Au final, tout au long de ses deux heures, ce film nous offre une belle chronique sur la vie d’un couple qui traverse une période vraiment difficile, et qui, par la force de leurs sentiments, va tenter de la surmonter. Dit ainsi, ça pourrait paraître assez fleur bleue, mais la force de ce titre est justement d’avoir éviter cet écueil du sur-sentimentalisme tout en offrant une histoire crédible et touchante autour de la dépression, une terrible maladie humaine, avec un regard positif.
Je ne vais pas aller jusqu’à affirmer que Tsure ga utsu ni narimashite mériterait de gagner la palme à Cannes. Non. Tout de même, ce titre mérite amplement qu’on s’y attarde, au moins pour ces deux principaux acteurs formant un duo si séduisant, touchant et convainquant.

1 commentaire:

  1. Tu vends si bien le film que tu m'as donné envie de le regarder un de ces jours. Je viens de l'ajouter à ma liste. Merci pour cette sympathique découverte, je n'avais pas entendu parler de ce film.
    Ah... et j'ai également ajouté "Amachan" à ma liste! ;)

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